dans
la programmation
Yann Coste et Sébastien Rambaud prennent le parti de rire du plus ingrat des instruments et en tirent un spectacle trépidant !
Que représente la batterie pour vous ?
L’instrument du peuple. C’est gros, bruyant et il n’y a pas besoin d’électricité pour la faire fonctionner. Lorsque les gens sortent dans la rue pour manifester, ils arrivent toujours avec un mégaphone et une caisse claire afin de donner le rythme de la marche et faire du bruit. Toute notre vie est régie par des rythmes : les horloges, les saisons, le jour et la nuit. Les premières mélodies conçues par les hommes ont été des musiques rythmiques. Il y a un côté injuste avec la batterie car, dans n’importe quel concert, un spectateur va forcément taper du pied et chanter le refrain d’une chanson. Mais au final, il ne se souviendra que du chanteur. Alors que si le batteur s’arrête de jouer, le morceau entier s’écroule.
D’où vient le cliché du batteur stupide ?
De l’extérieur, c’est un instrument qui donne l’impression d’être assez simple, mais qui se révèle très difficile à manier. Réussir à obtenir un son parfait, précis et régulier en frappant une baguette sur une peau n’est pas donné à tout le monde. C’est comme peindre de belles toiles ou écrire de jolis poèmes : bien jouer de la batterie est le travail de toute une vie.
Les batteurs ont la réputation de ne pas avoir d’humour. Est-ce pour tordre le cou à cette idée que vous avez formé Fills Monkey ?
Ils font effectivement les choses trop sérieusement. Nous avons simplement décidé de monter notre groupe de rock idéal : en virant le chanteur, le guitariste, le bassiste, le clavier et les cuivres. Lors de notre spectacle, sur une heure et demie, nous ne jouons de la batterie qu’une vingtaine de minutes. Le reste du temps, nous nous amusons avec le public. La batterie est juste le point de départ pour un véritable voyage rythmique.
D’où vient cet usage qui consiste à faire tourner sa baguette de batterie entre ses mains ?
C’est juste un truc terrible pour draguer les majorettes.
Propos recueillis par Gilbert Pytel, retrouvez-l’interview en intégralité sur Telerama