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la programmation
Impressionnante de précision, mélange d’ingénuité, de sensualité et de puissance, Rocío Molina n’a cessé d’avancer à une vitesse vertigineuse.
Née en 1984 en Andalousie, près de Malaga, Rocío, dont le prénom signifie « rosée », n’a que trois ans quand elle commence à danser. Ses parents ne sont pas du sérail, mais sa mère, danseuse classique, lui donne ses premiers cours et l’encourage. Elle intègre d’abord le conservatoire de Malaga, alternant danse classique et folklorique, avant de partir faire ses classes au Conservatoire Royal à Madrid, où elle se forme à d’autres danses.
Quatre ans plus tard, elle intègre la compagnie de María Pagès, une des plus célèbres danseuses de flamenco, avant de créer sa propre compagnie à 19 ans et de multiplier les créations, notamment Entre paredes, Turquesa como el limón, Almario ou bien encore Cuando las piedras vuelen.
Distinguée par le prix national de la danse d’Espagne à seulement 26 ans, Rocío Molina fait figure de prodige dans la nouvelle génération de flamencas. Après avoir raflé les prix les plus prestigieux, partagé la scène avec Belén Maya ou Israel Galván, et obtenu les honneurs de la critique new-yorkaise, elle n’a de cesse d’aller là où elle-même ne s’attend pas. Sa puissance, son énergie et sa grâce ont même séduit le grand Baryshnikov qui après l’avoir vue danser s’est agenouillé devant elle lors de sa chorégraphie « Oro Viejo » en 2010 au Festival Flamenco de New-York.
Puisant son inspiration au cœur de la tradition, la jeune Rocío Molina est restée foudroyée devant les images de Carmen Amaya. Décédée en pleine gloire en 1963, cette fille de gitans catalans reste encore aujourd’hui une figure majeure du flamenco. Rocío Molina a depuis dépassé les codes de cet art, loin de la tradition, mais on ne peut plus proche du duende, ce mot intraduisible qui dit le démon et la possession, le double et le désir.
C’est pour elle que l’on a inventé un nouveau mot, danzaora, qui regroupe tout ce qu’elle a traversé et l’inspire: le flamenco, la danse classique, le théâtre, la littérature… Danzaora y Vinática parle d’elle, de la danse et du vin. Accompagnée par la voix des chanteurs et les percussions, elle emporte tout dans ses frappes véloces et ses langueurs félines et plus que jamais, nous ensorcelle.