dans
la programmation
Depuis 20 ans, Fabrice Eboué écume les salles de spectacle avec ses one-man-show corrosifs.
C’est en 1998 que l’humoriste a commencé dans les cafés-théâtres parisiens. Il a rapidement enchaîné comme chroniqueur à la radio, à la télévision avant d’inaugurer le plateau du Jamel Comedy Club.
Après le succès de son spectacle «Levez-vous !», la réalisation de trois longs-métrages et deux ans d’absence, le voilà de retour avec un nouveau show. Corrosif, mordant, incisif, l’impertinent s’en donne à coeur joie sur tous les sujets, sans complexe : les véganes, les complotistes ou… son couple mixte. Car c’est surtout de lui-même qu’il préfère rire. Interview.
Décris-nous tes débuts et notamment ton passage par le Jamel Comedy Club.
On parle souvent du Jamel Comedy Club pour évoquer mon début de carrière mais je n’ai pas commencé là-bas. J’y suis arrivé en 2006 il me semble mais je faisais de la scène dans divers cafés-théâtres depuis 1998. Grâce aux nombreuses scènes ouvertes que j’ai pu faire à l’époque, je me suis retrouvé programmé au théâtre des Blancs Manteaux dans le Marais. C’était une référence dans le quartier avec le Point-Virgule et le Café de la Gare qui sont un peu plus connus. C’est comme ça que je suis devenu réellement intermittent du spectacle. La personne qui travaillait avec Jamel était venu me voir sur scène et tout s’est enchaîné. A plusieurs, nous avons monté un petit collectif appelé « Barres de rire » qui est devenu rapidement le Jamel Comedy Club.
Ma carrière existait déjà mais le Jamel Comedy Club a été un super tremplin, on s’est éclaté pendant 4-5 ans. C’était une grande colonie de vacances ! Ça nous a donné l’opportunité d’être médiatisés et à l’époque la télévision était très importante pour les humoristes.
Considères-tu ton dernier spectacle comme le plus engagé ?
Le plus engagé je ne sais pas, le plus abouti sans aucun doute. J’ai un rythme encore plus élevé au niveau des vannes et des effets. C’est un métier où l’on apprend tous les jours, on progresse petit à petit ! Je prends beaucoup de plaisir à le jouer en tout cas et j’espère que le public le ressentira.
Quels thèmes as-tu souhaité aborder ?
Comme à mon habitude, j’essaie de parler de la société à travers mes expériences personnelles. Je parle beaucoup d’internet et des réseaux sociaux car j’ai eu un échange très médiatisé avec la maire de Paris Anne Hidalgo sur la journée « sans voiture ». Je reviens sur tout ce que peut créer ce genre de buzz, les réactions des gens, les insultes etc. J’essaie de tourner tout ça à la dérision. Je parle pas mal d’environnement et de véganisme également. Et puis, je viens d’avoir 40 ans donc ça joue forcément sur mon spectacle, la calvitie est à l’honneur !
On n’a « plus rien à perdre » à 40 ans ?
A 40 piges, on passe un peu à autre chose. Il y a forcément le jeu de mot avec les cheveux qui s’en vont progressivement. (rires) C’est le plus trash de mes 3 spectacles, je n’ai pas de limites si ce n’est quand mon public ne rit pas. Mon public aime rire de tout. J’ai toujours dit que mes spectacles étaient des moments entre potes et entre potes on n’a pas de censure !
Est-ce difficile de trouver des sujets que les autres humoristes n’évoquent pas ?
Quand j’ai fait le sketch sur le véganisme, personne ne l’avait encore fait. C’est toujours possible. Pour moi, l’humoriste doit apporter quelque chose en plus. On ne doit pas se limiter à la forme, le fond est très important. Blanche Gardin le fait très bien par exemple. C’est du divertissement mais on peut amener autre chose du point de vue philosophique. Des thèmes similaires peuvent être évoqués différemment. Le personnage sur scène fait cette différence, il faut être unique, c’est ce que j’essaie de montrer en tout cas.
SOURCE : lemonmag.com