Mât chinois vs. Pole dance

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Présentation

Le mât chinois est un agrès de cirque composé d’un poteau en métal fixé verticalement au sol allant généralement de 3 à 9 mètres de hauteur, sur lequel évoluent un ou plusieurs acrobates qui y grimpent pour accomplir différentes figures (montées, lâchers, chutes…) et acrobaties à la verticale. Il s’agit d’une discipline assez présente dans le cirque contemporain, au même rang que le tissu. De nombreuses écoles enseignent aujourd’hui le mât chinois pour les amateurs ou les professionnels.

La pole dance (pole signifiant barre, en anglais) est un mélange de danse, de figures aériennes en rotation et d’acrobatie, essentiellement autour de et sur une (ou plusieurs) barre(s) métallique(s) verticale(s), généralement d’un diamètre de 38 à 50 millimètres. Il s’agit d’une discipline gymnique officiellement reconnue depuis peu en tant que sport en Europe. Cette activité extrêmement physique exige une force et une souplesse réelles pour évoluer librement et avec grâce, mais peut également prendre une forme très artistique et créative.

Origines

Il existe aujourd’hui différentes théories sur les origines de la pole dance, et le fait même d’utiliser une barre verticale (en bois, à l’époque) pour exécuter des mouvements plus ou moins gymniques voire carrément acrobatiques remonterait au 12ème siècle en Inde, chez des moines yogis, dans le cadre d’une discipline appelée Mallakhamb, encore pratiquée aujourd’hui et connaissant un regain d’intérêt récent en Inde. Néanmoins le Mallakhamb ne comporte ni mouvements dansés ni réelles transitions…

Le mât chinois, bien plus proche dans sa forme actuelle de la pole dance, remonterait lui aussi au 12ème siècle.

La plupart des sources s’accordent à dire que l’actuelle pole dance serait née au Canada, probablement dans les années 20, au moment de la Dépression. Des troupes foraines se déplaçaient alors de ville en ville, installant leurs multiples petites tentes autour du chapiteau, chacune réservée à une attraction spécifique. L’une de ces tentes, réservée aux adultes, abritait parfois les Hoochie-Coochie dancers, des danseuses légèrement vêtues, ainsi nommées en référence au balancement suggestif de leurs hanches. Du fait de la taille réduite de ces tentes, la barre centrale qui soutenait la toile devait se situer au centre même de la petite scène, et certaines filles ont commencé à s’en servir comme appui, avant de l’intégrer à leurs mouvements de danse, créant par là même un type de show plus spectaculaire et divertissant, qui ne perdait pourtant rien de sa charge érotique…

Lorsque la danse exotique quitta progressivement les tentes foraines pour s’installer dans les bars, avec l’avènement notamment du burlesque dans les années 50, la barre fut automatiquement incluse comme part indissociable de ce type de numéro. Bien sûr, tout comme aujourd’hui, beaucoup de strip-teaseuses n’utilisaient la pole que comme un simple appui, sans exécuter de véritables figures dessus.

Ce n’est que dans les années 70-80 que le striptease et la pole dance deviennent véritablement populaires, au Canada et aux USA notamment. Les clubs y fleurissent un peu partout, et le phénomène se communique bientôt à l’Angleterre et à l’Australie. L’ambiance généralement bon enfant de ces clubs les rend plus acceptables socialement, et la pole dance peut enfin se développer, lentement mais sûrement.

Description

Le mât chinois est plus épais que la pole, et recouvert d’une couche de néoprène, ce qui le rend plus adhérent que la pole métallique, mais occasionne des brûlures de friction sur la peau. C’est pourquoi les acrobates qui évoluent dessus portent des vêtements assez couvrants pour se protéger, alors que les « poleurs » et les « poleuses » sont moins couverts afin que leur peau puisse « accrocher » le métal.

Discipline féminine vs discipline masculine

Si le mât chinois est souvent une discipline masculine, certaines circassiennes l’ont adopté avec une volonté d’y ramener de la féminité (Sandrine Juglair, Marie-Anne Michel).

A l’inverse, la pole dance est historiquement pratiquée par des femmes. Cependant, l’activité s’ouvre aujourd’hui peu à peu aux hommes, et on distingue généralement la pole dance du pole fitness. Cette dernière discipline s’apparente davantage au sport qu’à la danse, même si elle intègre souvent quelques mouvements de transition dansés, au même titre que la GRS. Certaines organisations ont préféré tout simplement l’appellation de pole sports, pour tenter de regrouper tous les styles dans un but fédérateur, mais dans une tendance plutôt gymnique malgré tout. Cependant, les techniques sont les mêmes dans tous les cas, et on peut les considérer plutôt comme des variantes d’une même discipline.

Divertissement vs Activité sportive ou artistique « sérieuse »

Au fil des années, la pole dance s’est peu à peu codifiée, comme la plupart des styles de danse, et les différentes figures ont reçu des noms, permettant de les distinguer les unes des autres, notamment pour l’enseignement, mais aussi pour l’écriture des chorégraphies ou pour faciliter le travail des juges lors des compétitions. Mais l’extrême jeunesse de la discipline, ainsi que le rejet dont elle a longtemps fait l’objet de la part des danseurs ou sportifs « sérieux », empêche pour l’instant une véritable uniformisation des noms des figures, et ils peuvent beaucoup varier d’un pays à l’autre, ou d’une école à l’autre… Évidemment, puisque la pole dance est née et s’est d’abord développée dans les pays anglophones, les noms des figures sont à l’origine en anglais. Mais même dans les pays anglophones, il y a parfois de grandes différences dans les dénominations. Ailleurs, certaines écoles, notamment dans les pays où l’anglais n’est pas très utilisé au quotidien, ont préféré traduire les noms de leur choix dans la langue du pays ou bien les changer totalement. C’est un choix qui ne favorise pas une codification mondiale, qui ouvrirait enfin la voie à une officialisation de la discipline, et donc à son acceptation en tant qu’art et en tant que sport à part entière, loin de toute stigmatisation d’un autre âge.

De son côté, le nouveau cirque (dans lequel s’inscrit le mât chinois en tant que discipline) se développe en France dans les années 1970, employant les aspects théâtraux du cirque pour raconter une histoire, et dramatisant les numéros d’acrobatie.

Les spectacles de ses précurseurs (« Cirque Bonjour », « Le Puits aux Images » qui deviendra « Cirque Baroque », « Cirque Aligre », « Cirque Plume », « Archaos ») vont totalement changer le regard du public, et des Pouvoirs Publics, sur le monde du cirque et contribuer à la décision de créer le Centre national des arts du cirque en 1986 et, au-delà de mettre en place une véritable politique pour la formation. D’autres, de plus en plus nombreux suivirent et en particulier « Zingaro », présenté dans de grands festivals comme Avignon et Aurillac.

Puis, lors du Festival d’Avignon de 1995 et pour la première fois dans l’histoire du festival, un spectacle de cirque est présenté : Le Cri du Caméléon, spectacle de la septième promotion du Centre national des arts du cirque en France. Cet événement représente une charnière importante puisqu’il offrira une meilleure reconnaissance du cirque en tant qu’art et officialisera cette nouvelle forme qui, au fil de son évolution, s’appelle désormais cirque contemporain.

L’une des caractéristiques majeures du cirque contemporain est, comme le prouvent la majorité des créations actuelles, de ne se concentrer plus que sur une seule discipline et d’en faire un spectacle complet. Il en est ainsi pour le mât chinois dans Sonate pour 4 chiens.

Sources :
Site de la Délégation française de Pole Sports
Wikipédia

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