Les constructions de genre passées au crible dans Libre arbitre, spectacle inspiré d’une histoire vraie

dans
la programmation

Libre arbitre

vendredi 17.05.2024 à 20h

Nouvelle victoire pour la très bien nommée Cie Grand Chelem avec ce spectacle engagé autour de la condition des femmes dans le milieu du sport

Que signifie “être une vraie femme” ?

Juliette Speck joue Caster SemenyaC’est à partir de ce questionnement, de cet axe existentiel, que démarre la réflexion de Julie Bertin et Léa Girardet, metteuses en scène de ce nouveau spectacle autour du contrôle de la représentation du corps de la femme dans le milieu du sport. Libre Arbitre suit le parcours de Caster Semenya, athlète sud-africaine dont les performances formidables aux championnats du monde d’athlétisme de 2009 lui vaudront une médaille d’or, mais aussi les suspicions du monde sportif. Forcée de subir des tests de féminité, accusée d’avoir trop de testostérone pour courir avec les autres femmes et condamnée à prendre des traitements qui la pousseront à interrompre sa carrière pendant plus d’un an, l’athlète fera alors un recours en appel au tribunal du sport, prête à tout pour défendre son droit d’être une femme. 

 

Le sport comme prisme d’une société gangrenée par ses constructions de genre

De gauche à droite, Juliette Speck, Cléa Laizé et Julie TeufVéritable tribune en faveur de l’indépendance des femmes et, plus largement, du droit de ne pas être dépossédé de sa propre identité, ce spectacle percutant utilise le milieu du sport, bien souvent discriminant envers les sportives considérées comme “trop” fortes dans leur domaine, pour aborder des thèmes bien plus larges : la construction du genre dans notre société et ses limites. Dans un contexte ou la bicatégorisation homme/femme est de plus en plus ébranlée, autant sur le plan médical que dans les mentalités, les athlètes féminins, dont les corps très musclés se détachent des canons de beauté traditionnels imposés à leur genre, se trouvent bien souvent critiquées plutôt que célébrées pour leurs performances physiques pourtant formidables. Caster Semenya, punie pour avoir été la plus forte, devient alors le porte-étendard d’une communauté à qui on refuse encore et toujours la grandeur.

 

Le Grand Chelem enchaîne les victoires avec des créations engagées, passionnantes et immersives

Cie Le Grand ChelemFondée par Léa Girardet en 2017, cette compagnie à succès revient d’un projet plus que réussi, Le Syndrome du Banc de Touche, qui abordait la beauté de l’échec au sein d’un monde qui place la performance et le succès avant toute chose. Cette fois, même s’il s’agit toujours de performance, Julie Bertin (metteuse en scène des deux spectacles) et Léa Girardet abordent le prisme opposé, celui de la surperformance dans un spectacle au récit non linéaire faisant des allers retours entre faits historiques et prises de paroles engagées, le tout sublimé par une mise en scène immersive qui cherche à impliquer pleinement spectatrices et spectateurs dans le récit. Campées sur une piste d’athlétisme, les comédiennes se préparent pour une course d’exception, alternant entre incarnation de personnages et paroles face public, telle un réel marathon pour défendre leur liberté. 

Gabriel Houdayer.

Distribution et mentions complètes

Conception et écriture Julie Bertin et Léa Girardet 

Mise en scène Julie Bertin 

Avec Kadiatou Camara, Léa Girardet, Cléa Laizé et Julie Teuf 

Collaboration artistique Gaia Singer 

Scénographie et vidéo Pierre Nouvel

Son Lucas Lelièvre

Lumières Pascal Noël 

Costumes Floriane Gaudin

Chorégraphie Julien Gallée-Ferré 

Régie générale & lumière Thomas Jacquemart ou Léo Delorme ou Nicolas Lemoine

Régie son & vidéo Théo Lavirotte ou Thomas Lanza 

Administration et production Gwénaëlle Leyssieux et Juliette Thibault / Label Saison

Diffusion Séverine André Liebaut / Scène 2 et Kelly Gowry / ACMÉ 

Production Cie Le Grand Chelem et ACMÉ 

Coproduction Le Quartz – Scène nationale de Brest ; Le Safran – Scène conventionnée d’Amiens Métropole ; Réseau La Vie devant soi : Théâtre de 1/2 Chevilly-Larue, Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry, Théâtre de Châtillon, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, PIVO – Théâtre en territoire/Scène conventionnée, Théâtre Dunois ; L’entre deux – Scène de Lésigny 

Accueil en résidence Théâtre de Chevilly-Larue ; Théâtre 13/ Paris ; Le CENTQUATRE-PARIS ; La Ville de Pantin (Salle Jacques Brel) ; Théâtre de Châtillon ; Le Safran – Scène conventionnée d’Amiens Métropole 

Avec le soutien de la DRAC Île-de-France, la Fondation Alice Milliat, le fonds d’insertion de l’École du TNB et avec la participation artistique du Jeune théâtre national 

Projet lauréat du Réseau La Vie devant Soi 2020 

Remerciements Anaïs Bohuon, Anne Schmitt, Claire Bouvattier, Laurence Brunet, Hermine Parker et le Collectif intersexes Activiste – OII 

Cette pièce est librement inspirée de la vie de Caster Semenya.

 

Pour accueillir ce spectacle, l’Avant Seine / Théâtre de Colombes reçoit le soutien de l’Onda – Office national de diffusion artistique.
Dans le cadre de l’Olympiade Culturelle Paris 2024.