Là où les mouvements musicaux et chorégraphiques ne font plus qu’un – Sinfonia Eroïca de Michèle Anne de Mey

dans
la programmation

Michèle Anne de Mey, en créant la pièce chorégraphique Sinfonia Eroïca offre à la danse contemporaine l’un de ses grands classiques.

La chorégraphe belge, qui a fait ses armes auprès d’Anne Teresa De Keersmaeker, propose un travail novateur sur la troisième symphonie de Beethoven, en épousant tous les mouvements de cette musique classique, créant ainsi l’harmonie. Mais en s’affranchissant d’une narration attendue et allant également à l’encontre de l’écriture stricte de la danse. Ainsi Michèle Anne de Mey contribue à asseoir et nourrir cette danse que l’on nomme depuis la fin de la Seconde guerre mondiale “contemporaine”. 

Ecrire les émotions…

Photographie des danseurs de la pièce exécutant un mouvement chorégraphique aérien Pour autant, cette pièce créée en 1990 n’est pas dépourvue de dramaturgie. Au plateau neuf interprètes tissent autant qu’ils défont des liens amoureux. Les couples virevoltent, se jouent de l’équilibre qui tente d’exister entre l’énergie folle et la douceur, le fluide et le désinvolte. Les mouvements qui glissent et tourbillonnent emportent avec eux le public. Et cette prise à partie émotionnelle, ou la rupture entre la scène et le public, est d’ailleurs l’une des signatures de cette chorégraphe, dont les pièces aujourd’hui parcourent le monde.

Et nous ne pouvons d’ailleurs pas parler du travail de Michèle Anne de Mey, sans mentionner la musique, qui a un rôle majeur dans ses œuvres. Cela est d’autant plus vrai pour Sinfonia Eroïca où la musique, comme la danse, illustrent la foi de leurs auteurs respectifs dans les grands sentiments.

… en musique comme en danse.

Photographie de quatre danseuses dansant au sol, assises sur la scène recouverte d'eauEn effet, cette symphonie de Beethoven est considérée comme marqueur du début du romantisme en musique. Elle se découpe en quatre mouvements, quatre temps longs qui installent un spectre d’émotions large, inspirant la joie ou la misère, dans la marche funèbre notamment, second mouvement de cette symphonie. Et là où nous pouvions être habitués à des fins de morceau hâtives et particulièrement enjouées, le critique musical J.W.N. Sullivan lit le troisième mouvement comme une « indomptable révolte d’énergie créative », laissant place à l’effusion, la fin ne clôture rien, mais offre à penser.

Sinfonia Eroïca, c’est voir la musique et la danse, qui main dans la main, non sans force, dessinent la complexité des relations avec justesse. C’est la superposition parfaite des mouvements musicaux et chorégraphiques au service d’une parade amoureuse vertigineuse.

Justine Komé

Distribution et mentions complètes

Un spectacle de Michèle Anne De Mey

Dansé et recréé par Rita Alves, Cassandre Cantillon, Csenger K. Szabo Robson Ledesma, Alexandre Nadra, Eléonore Pinet-Bodin, Margarida Ramalhete, Violette Wanty, Chetan Yeragera.

Assistante chorégraphe, répétitrice Eléonore Valere Lachky

Assistant chorégraphe, répétiteur Sandy Williams

Assistant et conseiller musical Thierry De Mey

Décors Michel Thuns

Adaptations techniques de la scénographie et régie plateau Ivan Fox

Création Lumière Bernard Freymann

Adaptation Lumière Simon Siegmann

Régie Lumière Yann Hoogstoel

Régie Son Boris Cekevda

Costumes Marie-Hélène Balau 

Couturière Perinne Verschuren

Coordination auditions Manuela Rastaldi 

Musique W.A. Mozart (« Bastien und Bastienne », ouverture)/ L. Von Beethoven (Symphonie « L’Héroïque », contredanse n°7, « Eroïca », variations)/ J. Hendrix/ Passo doble 

 

Équipe de tournée

Interprètes Rita Alves, Cassandre Cantillon, Charlotte Cétaire, Dylan Labiod, Robson Ledesma, Alexandre Nadra, Eléonore Pinet-Bodin, , Violette Wanty, Paul Vezin.

Assistant artistique Sandy Williams

Son Alice Spenle

Régie plateau Ondine Delaunois

Responsable technique, lumières Ralf Nonn

Responsable en tournée Louis Lemaire

 

Avec le soutien de la Région Île-de-France