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la programmation
Karim Bel Kacem, avec le spectacle Gulliver présenté les 12 et 13 octobre 2017 à Colombes, adapte Le voyage à Lilliput – première partie des Voyages de Gulliver, roman écrit par Jonathan Swift. Dans cette interview réalisée lors de la création au théâtre de La Colline en 2016, le metteur en scène nous parle de son travail.
L’oeuvre originale
Connu pour ses satires et ses pamphlets humoristiques, Jonathan Swift est né à Dublin en 1667. Voyage du capitaine Lemuel Gulliver en divers pays éloignés, plus connu sous le nom Les Voyages de Gulliver, marque un sommet de la satire sociale et politique au travers d’éléments mêlant la philosophie, la logique, le fantastique et la science-fiction. Cette œuvre, écrite en 1721 à la première personne et composée de quatre parties – Voyages à Lilliput, à Brobdingnag, à Laputa et au pays des Houyhnhnms – , a d’abord été censurée avant d’être publiée intégralement en 1736.
Au fil des siècles, de nombreuses suites et adaptations dans des versions plus ou moins édulcorées ont été créées pour le théâtre, cinéma, séries télévisées, dessins animés, livres pour enfants et bandes dessinées.
Dans Le voyage à Liliput, Lemuel Gulliver, navigateur, auteur et médecin, se retrouve sur une île inconnue suite à un naufrage. Il va y observer le système politique et ses habitants. Après bien des aventures, Gulliver est mêlé contre son gré à une guerre absurde divisant le peuple de Lilliput en deux fratries adverses: les Gros-boutiens et les Petits-boutiens. Tout cela à cause d’un roi qui a cru bon d’imposer le sens par lequel doit être cassé l’oeuf à la coque!
Le parti pris scénique interpellant de Karim Bel Kacem
Karim Bel Kacem prend le parti de commencer sa pièce, le jour où Gulliver rentre chez lui et raconte son voyage : où est le mensonge, où est la folie, la démence ? Comme un flash-back cinématographique, le spectateur est ensuite transporté en plein cœur de Lilliput peuplée d’innombrables figurines: en donnant corps aux “allégations” de Gulliver, le spectacle bascule sans cesse du huis clos (monde fini) au monde (infini) du rêve. L’expérience se situe dans la confrontation entre ces deux mondes, grâce à un dispositif d’observation immersif qui place le spectateur en position de voyeur, regardant à travers une lucarne et écoutant au moyen d’un casque. Observer sans être vu n’est-t-il pas avant tout un plaisir enfantin?
Source : La Colline – Théâtre national