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la programmation
Avec l’exposition Imaginarium, plongez dans le monde de l’art forain et trouvez dans cette fiche des éléments historiques pour mieux comprendre cette esthétique.
Un nouveau lieu de divertissement
Carrousels, chevaux de bois et orgues de barbarie peuplent l’imaginaire de la fête foraine. Cet espace d’évasion apparait au XIXe siècle, lorsque la foire devient un lieu festif et un refuge face à l’urbanisation et à l’industrialisation grandissantes*. Elle trouve son apogée à la Belle Époque et représente un phénomène social nouveau : une fête laïque, véhiculant une image du bonheur née de l’idée de Progrès, remplaçant les grandes célébrations religieuses.
D’abord destinée aux adultes, elle est un lieu de découverte dédié au divertissement. On trouve au milieu des baraques et des attractions aussi bien des présentations scientifiques que des jeux variés ou des confiseries, entre nostalgie de l’artisanat dissimulé derrière les machineries et célébration de la magie du progrès.
*L’urbanisation en quelques chiffres : La révolution industrielle provoque un exode rural massif vers les espaces urbains. En 1821 25% de la population française vit dans les villes, en 1931 on dépasse les 50%. En 2007 cela concerne plus de la moitié de la population mondiale et 75% des habitants des pays développés résident dans les grandes métropoles.
L’éblouissante esthétique des arts forains
En quittant l’univers du commerce pour embrasser celui du divertissement, la fête foraine redouble de luxe et se pare de ses plus beaux atours.Les décors grandioses et les miroirs des baraques de confiseries rappellent le faste des établissements bourgeois. Les boiseries, sculptures et peintures ornent les attractions et manèges dans une débauche de couleurs et un mélange étudié qui revisite tous les courants artistiques.
Cette effusion baroque est là pour attirer, convaincre et séduire les visiteurs, chaque attraction étant un spectacle en soi avec son décor, son scénario et ses personnages. Animaux familiers, imaginaire du voyage, mythologie ou récits exotiques, la fête foraine se nourrit de l’actualité de son temps pour la retranscrire esthétiquement.
Art de l’illusion par excellence, l’art forain mobilise de grands artistes, exploite de nombreuses techniques scéniques et décoratives et s’autonomise, donnant naissance à différentes écoles et esthétiques : française, belge, allemande et anglaise.
Objet d’art et de collection ou tradition bien vivante ?
Après plus de deux siècles d’existence et d’évolution, l’esthétique et les usages de la fête foraine ont muté vers un univers de sons, de lumières et de sensations fortes délaissant l’aspect artisanal de leurs origines. Les arts forains n’ont pourtant pas disparu, mais d’objets de loisirs itinérants, ils sont devenus des objets d’art, collectionnés tant par goût personnel et valeur sentimentale que par tradition familiale.
Cette esthétique souffre pourtant d’une mise en valeur difficile et, aujourd’hui, seul le Musée des Arts Forains déploie ponctuellement sa collection auprès du grand public avec à cœur de proposer une visite interactive