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Producteur, réalisateur, directeur artistique, animateur de télévision, directeur de collection, président de société… et excellent musicien, Serge Bromberg a plus d’une corde à son arc. Mais ce qui le passionne plus que tout, c’est le cinéma, avec une attention particulière pour le cinéma burlesque et le cinéma d’animation.
« Le cinéma, c’est une sorte de tango, et il faut être deux pour le danser. Les films n’existent que dans les yeux de ceux qui les regardent. »
En 1985 Serge Bromberg crée la société Lobster Films qui se donne pour mission de collecter tous les vieux films pour les sauver de la destruction. Après restauration des pellicules, il anime des projections publiques Retour de flamme et accompagne lui-même au piano les films muets. Chercheur cinéphile infatigable, Serge Bromberg a réussi à créer un réseau international : il fait ressurgir des inédits et reconstitue des collections précieuses.
Ses recherches aboutissent en 2010 à l’édition d’un coffret de DVD avec 200 films restaurés de Georges Méliès, à la restauration de l’ensemble des films de Chaplin tournés entre 1914 et 1917 et à la sauvegarde et l’édition de centaines de films des origines à nos jours.
Avec Eric Lange, il réalise en 2011 le documentaire Le voyage extraordinaire qui évoque le tournage et la restauration du Voyage dans la lune de Georges Méliès, dans la seule copie couleur miraculeusement découverte en Espagne.
Directeur artistique du festival international du film d’animation d’Annecy de 1999 à 2012, il occupe également le poste de directeur de la collection DVD cinéma muet sur Arte depuis 2000.
En tant que réalisateur, il reçoit en 2010, avec sa collaboratrice Ruxandra Medrea, le César du meilleur film documentaire pour L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot, d’après l’Enfer (film inachevé de Henri-Georges Clouzot, avec Romy Schneider et Serge Reggiani).
A la télévision, on se souvient bien sûr de lui comme auteur, producteur et animateur de Cellulo (1995-2001) et Ça tourne Bromby (1997-1999) sur La Cinquième.
Quand on l’interroge sur ce qui serait sa plus grande découverte parmi tous les films rares dénichés sur les marchés ou dans les greniers, il répond :
« Oh, la prochaine ! Non, il y en a eu beaucoup : trente films perdus de Georges Méliès trouvés dans une armoire en 1999, la même année Le Voyage dans la lune ; un film d’animation magnifique, La Joie de vivre, de Gross et Hoppin, les Chaplin, les Keaton… Mais les plus grands moments, ce sont quand on les montre. Il y a quelques mois, j’ai découvert la partie manquante d’un film partiellement perdu de Laurel et Hardy, La Bataille du siècle, la plus grosse bataille de tartes à la crème de l’histoire du cinéma… On l’a restauré, je l’ai montré dans des festivals, j’attends de démêler les droits pour pouvoir le diffuser plus largement. En le regardant seul chez Lobster, j’ai été un peu déçu. Mais en le montrant devant un public, j’ai compris sa dynamique, les gens riaient, moi-même, au piano, je commençais à pleurer de rire. C’est le public qui rendait le film drôle. Le cinéma, c’est une sorte de tango, et il faut être deux pour le danser. Les films n’existent que dans les yeux de ceux qui les regardent. »
A lire : l’intégralité de l’entretien recueilli par Aurélien Ferenczi pour Télérama.
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Crédit photo : Simon Lazewski