dans
la programmation
Trois questions à Alec Somoza, comédien dans Zero Killed. Ce projet du collectif Carnage Productions est à découvrir les 6 et 7 mars.
D’où vient le nom du spectacle Zero Killed ?
Il fait référence à l’expression militaire qui signifiait que tout le monde rentrait vivant. Le groupe de Zero Killed est constitué d’individus qui vivent ensemble. Ils prennent soin les uns des autres et essaient de ne perdre aucune personne. Ce sont aussi un peu des « bras cassés » donc des zéros. Cependant, ils parviennent tant bien que mal, à survivre ensemble. Et ensemble, ils ont l’attitude de héros.
Quelle(s) question(s) de société souhaitez-vous évoquer avec ce spectacle ?
Zero Killed fait allusion à une société empirique, dans le sens où elle empire. Le spectacle entre dans le registre de la dystopie, comme un film d’anticipation. Rien ne précise si l’action se déroule en 2020 ou en 2050, pour ne pas imposer un cadre trop serré. On imagine juste ce qu’il pourrait se passer avec des curseurs de la société actuelle poussés un peu plus fort. Comme un aperçu d’un des scénarios possibles dans une théorie de l’effondrement. Au début du spectacle, une voix-off expose la situation imaginaire qui aurait lieu à l’instant T en dehors du théâtre. Le spectacle évoque tout ce qui a trait à l’organisation collective et à la responsabilité individuelle dans un groupe. On essaie de rester drôle et léger sur ces sujets avec une touche clownesque. C’est l’ADN de Carnage Productions.
Pas de Zero Killed sans lieu abandonné ou des friches. Comment souhaitez-vous transformer l’Avant Seine ? A quoi ressemblera le théâtre ?
Zero Killed se joue en intérieur mais dans des espaces non dédiés au spectacle. Ainsi, on a joué dans une école désaffectée, un hôtel abandonné, un presbytère. Bref, tout ce qui est de l’ordre de la friche. La difficulté est de trouver des lieux qui répondent néanmoins aux normes de sécurité pour pouvoir accueillir du public.
Zero Killed se joue aussi dans des théâtres qui acceptent d’ouvrir des espaces où le public ne vient habituellement pas. Par exemple, dans les coulisses, les sous-sols, les salles de stockage. À l’Avant Seine, c’est dans ces espaces « interdits » d’accès au public que se déroulera le spectacle. On va même remodeler l’agora du théâtre les jours précédant les représentations.