dans
la programmation
Associant théâtre, musique et mentalisme, le flamand Kurt Demey nous laisse bouche bée. Il flirte avec le hasard et interpelle notre perception. Rencontre avec un artiste bluffant.
Comment le plasticien que vous êtes est-il devenu le mentaliste d’aujourd’hui ?
« Dans mes installations et performances artistiques, il y avait déjà un travail du corps. Je suis ensuite passé par le cirque et, un jour, on m’a prêté un bouquin sur le mentalisme. Je trouvais ça ringard à l’époque mais, après avoir essayé quelques trucs assez faciles, je m’y suis consacré car le mentalisme touche aux 5 sens et à nos croyances ».
Iriez-vous jusqu’à dire que rien n’est aléatoire ?
« Oh non ! Je me contente d’interroger sur ce qu’est le hasard et sur les causes qui nous échappent ».
Est-ce que tout est question de perception et de raisonnement ?
« Honnêtement, j’adore le hasard et ce qui me plaît est de donner des significations aux hasards. C’est vrai que l’imagination est très forte et le hasard joue beaucoup avec ça ».
Comment avez-vous construit ce spectacle basé sur les coïncidences ?
« On a travaillé deux ans. Des résidences dans des théâtres nous ont aidés à faire des tests publics. On a gommé nos erreurs et gardé ce qui marchait. En fait, les spectateurs ont créé le spectacle en même temps que nous. Joris et moi avons conçu la scénographie. Beaucoup de perspectives naissent de cette scénographie. Rien n’est là par hasard car il s’agit d’un jeu de société ».
Est-ce le théâtre de l’illusion qui vous a toujours motivé et inspiré ?
« Ça m’a toujours intéressé. La magie montre tous les décalages possibles et l’illusion est très intéressante. Détourner le cerveau, c’est de l’illusion physique jusqu’à ce sentiment de hasard. »
Comment réagissez-vous lorsqu’on dit de votre spectacle qu’il est époustouflant ?
« Ce spectacle a été créé dans ce but. Tout est entre les mains des spectateurs donc le sentiment magique tape encore plus fort, surtout à l’intérieur ! Ce que j’aime dans ce spectacle, c’est le savant mélange entre le bien-être distillé par la poésie et ce caillou dans la chaussure qu’est la frustration de ne pas comprendre, une sorte de médaille qui resterait sur sa tranche ».
Quel est votre plus beau souvenir ?
« Sans aucun doute, d’avoir fait se rencontrer 2 personnes qui sont devenues un joli couple plus tard » !
Interview recueillie le 08/02/2018 par J.-P. L. (Clp) La Voix du Nord