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Québécoise, Suzanne Lebeau vit et travaille au Québec, mais est traduite et jouée partout dans le monde. En France, elle est considérée comme un des chefs de fil du théâtre pour enfants. Née en 1948, Suzanne Lebeau a d’abord été comédienne, avant de fonder sa compagnie Le Carrousel qu’elle anime avec Gervais Gaudrault depuis 1975, date à laquelle, par vocation et conviction, elle décide d’écrire pour le jeune public. Pionnière du théâtre jeunesse au pays, elle collectionne les prix dans son pays et à l’étranger. Ses oeuvres, traduites dans 20 langues, circulent beaucoup à l’étranger et largement sur les scènes du Québec. En 2010, elle est la première Québécoise à voir une de ses pièces montées à la Comédie-Française.
Les vieux enfants, aujourd’hui adultes, se souviennent peut-être d’Une lune entre deux maisons, qui a littéralement ouvert la voie, au pays, à l’écriture scénique dédiée à la petite enfance, en 1979. « C’est le premier texte qui a changé ma manière d’aborder l’écriture pour jeunes publics. Je me suis assise avec les enfants par terre et j’ai essayé de regarder le monde à la hauteur de leur regard. »
Plus récemment, Le bruit des os qui craquent a chaviré publics et critiques en abordant la réalité des enfants soldats. Une pièce qui a même fait le saut du côté des plus grands, grand moment de bonheur pour cette dame qui veut décloisonner les publics. Au total, elle a écrit plus de 25 pièces, dont 18 pour Le Carrousel.
« Je n’écris plus du tout comme il y a 40 ans. Je fais plus confiance à mon intuition, à l’intelligence des enfants, à leur force morale, à leur pouvoir de comprendre. Je veux parler de la vie dans toute sa complexité, sans chercher à donner des réponses simples à des questions qui ne le sont pas. » Pour bien saisir les ressorts de l’écoute et rester en contact étroit avec le monde de l’enfance, Suzanne Lebeau se rend fréquemment dans les classes pour s’entretenir avec les enfants et anime de nombreux ateliers et pas seulement au Québec. Fruit de ces ateliers, mais aussi de l’observation ou de l’émotion que suscite ses histoires, l’écriture de Suzanne Lebeau court sur la frange ténue du réel et du conte, croise avec un bonheur rare l’humour et la douleur et raconte la différence, l’exclusion, qui vont souvent ensemble, et la conquête de soi.
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